Perosia Astelle

Genre littéraire : le cosy-mystery

Genre littéraire Lecture

Une fois n’est pas coutume, le genre littéraire de cet article n’appartiendra pas à l’imaginaire, mais au policier. Le cosy mystery, qui pourrait se traduire par « enquête douillette ». Pourquoi ai-je choisi de ce sous-genre ? Parce qu’une chroniqueuse, Shana, a qualifié ma duologie Pravisam de cosy mystery.

Je connaissais le whodunnit (roman policier à énigme), et je découvrais un nouveau genre. Curieuse, j’ai cherché des informations sur le sujet et vous les partage.

Résultat du sondage effectué sur Instagram.  63% des participants ont coché la bonne réponse, et 17% sont tombés dans la question piège (le policier cosy dans un mystère sanglant). Ce score final est similaire à ceux obtenus pour le planet-opera, l’urban-fantasy et la science-fantasy, le sous-genre est donc mieux connu que je ne le pensais.

Résultat sondage sur cosy mystery

Qu’est-ce que le cosy mystery ?

Le titre vient de l’image que reflète le genre, soit une enquête « douillette » (avec donc un happy-end). Elle se déguste au coin du feu, tel un divertissement à une journée morose ou pour échapper aux tracas de la vie quotidienne. C’est un plaisir similaire pour ceux et celles qui s’adonnent au Cluedo entre amis.

Wikipédia : subgenre of crime fiction in which sex and violence occur off stage, the detective is an amateur sleuth, and the crime and detection take place in a small, socially intimate community. (sous-genre policier, dans lequel le sexe et la violence se passe en dehors de la scène – sous-entendu, du récit au lecteur – le détective est un amateur, et l’arène se situe dans une petite communauté plus ou moins socialement intime).

Comme vous pouvez le constater, le sous-genre est tellement connu, que Wikipédia n’offre pas de définition en français. Pourtant, nous avons tous – ou au moins entendu parlé de – Arabesque, Miss Marple et Arsène Lupin, aux histoires policières pleines d’humour, même si elles apparaissent rétro de nos jours.

D’ailleurs, Wikipédia précise que le terme cosy n’est apparu qu’à la fin du XXe, quand divers auteurs ont voulu recréer à travers leurs œuvres l’âge d’or de la fiction policière (1920-1930).

Mais recentrons-nous sur la définition. L’enquête « douillette » s’effectue autour d’un crime (au sens large) sans violence, sans effusion de sang (une gageure quand il prend cadre au sein d’une communauté de vampires), sans traumatisme, avec des situations souvent cocasses. L’opposé du thriller. Du policier soft, si on fait un parallèle avec la science-fiction hard et soft, ou science-fantasy.

Ce sous-genre est apparu en Angleterre, avec la reine du polar Agatha Christie (Miss Marple est un très bon exemple). Il est ensuite largement exploité et exploitable, puisque n’importe quel amateur/amatrice peut se retrouver plongé dans une enquête, le plus souvent de manière involontaire.

Cover livre Son espionne royale - cosy mystery

Son espionne royale mène l'enquête

Rhys Bowen donne ce rôle d’amatrice à Lady de Rannoch, 34e héritière du trône britannique dans les années 1930. La reine Mary l’oblige à espionner son fils (vous savez, celui qui s’est acoquiné avec une Américaine divorcée, le fameux Edouard VIII. Il abdiquera pour pouvoir l’épouser). Et comme par un (heureux) hasard, des crimes se déroulent pendant ces évènements. Des crimes qui sont loin d’être accessoires. Car cosy ne signifie pas gentillet : de vrais méchants sont prêts à tuer l’amateur qui ose se mettre en travers de leur chemin. J’ai passé moi-même un bon moment à lire les premiers tomes, que j’ai découvert par hasard, quand je cherchai dans la veine de Hercule Poirot.

Si l’arène traditionnelle du cosy mystery est le village anglais au début du XXe siècle, rien n’empêche d’en choisir d’autres. Ce sous-genre s’accommode fort bien avec l’historique… ou l’imaginaire (si, si, je vous promets, ça fonctionne très bien). De même, l’humour peut-être en filigrane ou verser dans le burlesque. Il y en a donc pour tous les goûts.

Qu'est-ce que n'est pas le cosy mystery ?

Voici une liste non-exhaustive des sous-genres dans le policier qui ne se confondent pas avec le cosy mystery :

    • Roman noir : se caractérise par un univers violent, un regard tragique et pessimiste sur la société, un fort ancrage référentiel et un engagement politique ou social.
    • Thriller : est un genre artistique utilisant le suspense ou la tension narrative pour provoquer chez le lecteur ou le spectateur une excitation ou une appréhension et le tenir en haleine jusqu’au dénouement de l’intrigue.
    • Policier historique : associe une enquête policière avec pour arrière-plan une époque historique particulière ou une civilisation ancienne et une intrigue mêlant généralement des événements et des personnages réels et fictifs.
    • Whodunnit : roman dans laquelle la structure de l’énigme et sa résolution sont les facteurs prédominants. Au cours du récit, des indices sont fournis au lecteur, qui est invité à déduire l’identité du criminel avant que la solution soit révélée dans les dernières pages.

Le cosy mystery reste très proche du whodunnit, à mon avis. Les deux sous-genres sont des enquêtes qui privilégient le côté intellectuel, sans effusion de sang. La différence ? Le whodunnit est plus large, car un détective (semi –) professionnel peut enquêter (Sherlock Holmes, Hercule Poirot…) et non juste un amateur, ou l’humour n’est pas toujours présent – ou très léger – ou la fin n’est pas toujours positive chez les « gentils ».

C’est pour cette dernière raison que je préfère classer Pravisam en whodunnit plutôt qu’en cosy mystery, d’autant qu’il y a bien des policiers dans l’histoire. Même si ce sont des policiers vampires.

Quels sont les éléments caractéristiques du cosy mystery ?

Si vous avez bien suivi les explications au-dessus, les caractéristiques du cosy mystery se déduisent simplement :

    • Le détective amateur
    • L’humour, plus ou moins prononcé
    • Le côté propre de l’enquête, pas de sang, pas de violence ou de sexe excessif.

Une point commun à tous les livres se trouve dans les couvertures, dessinées, légères d’esprit, pleines d’humour. Ce n’est pas une généralité pour autant.

Quelques exemples de livres

Quelques romans connus, et reconnus, en cosy mystery :

Babelio propose une liste dans ce sous-genre. Il y a l’embarras du choix.

Le genre prend actuellement plus de place en France, et la Maison d’Édition Albin Michel a créé le compte Instagram dédié à Agatha Raisin @AgathaRaisinandCo en 2022.

Conclusion

Vous avez envie d’un roman qui ne vous sort pas trop du genre feelgood, avec une enquête policière ? Que vous liriez sous un plaid avec une bonne tasse de thé ou dans une chaise longue à l’abri du soleil ? Alors, tentez le cosy mystery avec son humour et ses détectives amateurs. Ils pourraient vous rendre addict.

Et concernant Pravisam, le whodunnit lui convient mieux comme définition, car tout n’est pas rose (ni sanglant ou gore, je vous rassure).

lecture cosy mystery avec tasse de thé

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