Perosia Astelle

Chronique “Sous la lumière d’Hélios”

Lecture

Je vous présente enfin ma chronique Sous la Lumière d’Helios (aux éditions du 38) de Dominique Lémuri, que j’avais lu dans une précédente édition. Le genre de ce roman est mon préféré : la science-fiction, et plus précisément le planet-opera (celui de ma saga en cours).

Wikipédia : ce genre relate des aventures se déroulant dans l’espace et a pour décor une planète étrangère aux caractéristiques déroutantes et mystérieuses que les principaux personnages ont pour mission d’explorer et de découvrir sous tous ses aspects (faune, flore, ressources). Le planet-opera permet de s’intéresser de plus près aux aspects sociologiques, économiques, voire anthropologiques, à une échelle plus humaine que d’autres types de science-fiction.

Cette définition est un rappel, mon article sur le planet-opera vous donnera une foule d’informations sur ce qu’est ou n’est pas ce sous-genre, ainsi que les principales caractéristiques et quelques exemples de livres et films.

Planete une face à la lumière,dorée (illustrations critique planet-opera)

L'histoire

Clara, une biologiste télépathe, s’embarque dans la Première Mission en direction d’Eltanis pour fuir un traumatisme. À leur arrivée, ces anciens colons sont accueillis par d’autres ! Ces seconds colons sont partis une quarantaine d’années plus tard après la Première Mission et se sont installés bien avant. Une évolution technologique fulgurante existe entre les deux groupes, avec pour conséquence une différence de culture et de mode de vie. En revanche, les valeurs demeurent les mêmes : démocratie, leçons du passé malheureux de la Terre, etc.

Il s’ensuit des mésententes et des conflits prononcés. Pourtant, ces deux communautés devront apprendre à cohabiter et même collaborer face aux défis présents sur la planète. Sans compter la contamination d’une partie des seconds colons par un organisme extraterrestre, qui représente un danger pour le reste des humains. Et Clara, dans tout ça ? Elle devra non seulement se battre pour survivre, mais trouver sa voie au milieu de toutes ces différents groupes… et intelligences.

Mon analyse

L’autrice a vraiment réfléchi de A à Z au fonctionnement de l’univers, lequel donne du fil à retordre aux colons — et donc à Clara — mais apporte aussi de belles solutions.

Pour les personnages, il y en a pour tous les goûts. La commandante du vaisseau ne s’en laisse pas conter et pourtant, elle est capable de compassion. Le meneur d’un conseil gère l’équipe dirigeante d’une manière très particulière, ce qui ne plaît pas à tous. Clara est prise dans une tourmente de conflits extérieurs et intérieurs, avec un lieutenant partagé entre son devoir militaire et son intérêt amoureux. D’autres rôles secondaires, travaillés, s’ajoutent à la liste.

J’en reviens à Clara et donc à l’intrigue. La jeune femme se retrouve ballottée dans différents camps et il n’est pas simple pour elle de déterminer qu’elle voie choisir. Le bémol dans son personnage est qu’elle semble se décider pour l’une ou pour l’autre en fonction de son intérêt amoureux. Il lui manque un vrai objectif personnel, même si celui-ci apparaît en fin d’histoire. Cela ne gâche pas la lecture, toutefois. Au niveau du rythme, il ne faut pas s’attendre à de l’action dès les premières pages (hormis le chapitre 1 avec son rêve/fash-back). La première partie prend son temps afin de mettre en place la scène.

Quant au style, il est fluide, avec un vocabulaire riche, sans pour autant écraser le lecteur/la lectrice avec des termes technologiques ou scientifiques. On est, et reste, dans du planet-opera. La narration se fait à la troisième personne en focalisation interne, avec plusieurs points de vue. Il y a de très rares glissements vers l’omniscient surtout quand Clara est nommée la jeune femme/jeune fille. Rien de méchant. En revanche, certains dialogues sont longs et chargés d’information, il y en a beaucoup à digérer en première partie.

Les plus et les moins

Ce que j’ai le plus aimé :

  • La réflexion sur l’augmentation des capacités humaines soit par la technologie, soit par la biologie sans que l’autrice prenne parti. Elle aborde avec sérieux tant les avantages que les inconvénients, mais aussi les peurs et préjugés.
  • L’idée de colons déjà établis quand arrivent les plus anciens, ce qui donne de beaux conflits à gérer.
  • La commandante Suria N’Diaye, une Nigérienne, très bien campée dans son rôle, même si elle doit prendre des décisions pas très légales pour protéger « ses » colons de la Première Mission.
  • Le Vood (pas de spoiler) : un organisme de la planète Eltanis qui surprendra plus d’un colon, et surtout Clara. Il est top !

Ce que j’ai le moins aimé :

  • L’accumulation d’informations dans la première partie. Il faut bien les lire pour comprendre, et elles font un peu sortir de l’intrigue.
  • Le manque de temps pour s’attacher à un des colons, ce qui enlève une part du twist pour Clara (je me suis doutée de ce qui arrivait).
  • Le fait que Clara semble se décider pour un camp ou un autre par intérêt amoureux plus que par objectif personnel, et certaines scènes où elle apparait un peu trop invincible.

Conclusion

Le roman de Dominique Lémuri répond parfaitement au sous-genre du planet-opera (auquel se mêle un peu de space-opera de manière originale).

J’ai dévoré ce livre en trois jours, trop contente de replonger dans un planet-opera depuis pas mal d’années (ce genre n’a plus autant la côte, hélas) et ai pris plaisir a rédigé cette chronique. Je recommande cette histoire bien ficelée avec de belles réflexions tant sur notre société actuelle que sur notre avenir.

Cover du livre Sous la lumiere d'Helios

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