Perosia Astelle

Bilan printemps 2023

Coin autrice

Le temps passe si vite ! À peine les objectifs de l’année posés qu’un premier trimestre s’envole tel un ange dans le ciel. Avant d’aborder le suivant biais en tête, je profite de ce début de printemps pour partager avec vous un petit bilan et écouter la nature se réveiller.

Côté publication

Sortez les cotillons, pas de retard dans le planning. Avec ma Maison d’Édition (ME) Humbird and Curlew, une première passe en corrections éditoriales a été effectuée sur le tome 2 de Pravisam (urban-fantsy) La symphonie achevée. J’ai relevé une petite incohérence, car j’avais échangé l’ordre de deux chapitres après le premier jet. J’ai aussi trouvé un manque d’indices trop faibles pour une des sous-intrigues. J’attends le retour sur mes propositions de ma ME. Elle, elle s’est surtout attachée à pointer les paragraphes peu clairs, des explications à revoir, mes tics et des tournures de phrase (par exemple quand cela manque de rythme ou trop haché).

Une deuxième passe de corrections éditoriales aura lieu d’ici juin. Il restera alors la couverture, qui doit conserver une homogénéité avec celle du tome 1. J’ai six mois pour tout boucler, sans oublier de rédiger la page dédiée à La symphonie achevée sur ce site.

Pour vous mettre l’eau à la bouche, et vous faire patienter, je vous donne le prologue de l’histoire (la version définitive ne devrait plus trop changer).

— Sacré début de tournée, carton plein dans chaque salle, lança Basile aux étoiles.

Il répétait une énième fois cette phrase au milieu de Brock Street à Bath, la célèbre villégiature. Le concert de Litsiane et Dorémielle dans la capitale anglaise, qui concluait la saison de ce printemps 1995, l’avait décidé à y poser ses valises.

Basile accueillait ses vacances estivales avec plaisir. Depuis que les jumelles avaient remporté la compétition de musique classique sur le yacht de Lasymphonie, l’année précédente, les voyages aux quatre coins du monde s’étaient succédé à un rythme effréné.

Pourtant le repos tardait, alors que Basile avait déjà passé trois jours à se faire dorloter dans le meilleur hôtel.

Une joie puissante le maintenait éveillé la nuit et le poussait à de longues balades au clair de lune. Sitôt qu’il se mettait à sautiller à tout-va, certains promeneurs le regardaient de travers en s’écartant, d’autres lui décochaient un sourire indulgent. Il n’hésitait pas à les saluer d’une profonde révérence, à l’instar des deux sœurs violonistes sur les plus belles scènes de concert.

Litsiane et Dorémielle charmaient le public. Non, elles le fascinaient, l’emportaient dans leur univers de poésie et de passion sur des morceaux de Paganini ou de Ravel. Puis le spectacle se terminait avec leur mélodie préférée. Carmen de Georges Bizet.

Elles ont mérité la tournée internationale, nous ne nous sommes pas trompés.

Anaël, alias Lasymphonie, et lui-même se réjouissaient de ce pari réussi, car rien n’empêchait les plus avertis de commettre une erreur en sélectionnant des artistes inconnues. Le travail payait aussi : le duo se pliait sans rechigner à toutes les répétitions.

La première heure de celles-ci lui revint en mémoire, quand il avait débarqué avec une baguette.

— Vous êtes chef d’orchestre ? s’était enquise Dorémielle, les yeux écarquillés.

Un rire échappa à Basile. Il fallait se lever tôt pour déstabiliser les deux jeunes femmes, lesquelles pratiquaient les jeux de surprise volontiers, comme avec leur choix vestimentaire lors des concerts. Litsiane, la blonde à la peau laiteuse, en robe noire ; Dorémielle, la brune à la carnation foncée, en blanc. Qui était l’ange ? Qui était le démon ? demandaient-elles implicitement aux spectateurs.

Bon, ma petite farce n’a pas duré longtemps.

Il avait rendu la baguette à son propriétaire. Chef d’orchestre, Basile s’y adonnait en amateur et ne voulait pas attirer l’attention sur lui, et par ricochet sur Anaël. Protéger l’identité du mécène mystérieux Lasymphonie demeurait leur volonté.

Ces souvenirs l’enchantèrent, tant qu’il tournoya les bras ouverts et…

Un crissement de freins lui écorcha les tympans.

Des phares l’aveuglèrent. 

L’instinct le fit bondir en arrière. Il en perdit l’équilibre et tomba lourdement sur son postérieur. Une voix rageuse cria :

— If you wish to die, old man, look for another killer !

« Si tu souhaites mourir, vieil homme, cherche-toi un autre meurtrier ! », traduisit son esprit choqué.

Basile cligna des paupières : le conducteur d’une décapotable rouge brandissait un poing. À raison. Sans s’en rendre compte, il s’était engagé sur la route. Il avait évité l’accident de justesse, mais ses majestueuses fesses barbotaient, maintenant, dans l’eau croupie et froide du caniveau. La position inconfortable ne le retint pas de rétorquer en pensée au chauffeur.

Si tu savais, gamin ! Je n’ai pas besoin d’un assassin… je suis déjà mort.

Des piétons l’aidèrent à se relever, il les rassura sur son état. En revanche, son pantalon en lin aux larges taches lui arracha un bougonnement. Un bon nettoyage s’imposait. Lorsque des autochtones expliquèrent ensuite comment traverser une rue dans un pays avec la conduite à gauche, Basile maugréa une seconde fois dans la barbe qu’il n’avait pas.

Des cheveux blancs ne signifient pas l’impotence. Donnez-moi une arme à volt, et je chasserai mieux que vous un orgueilleux vampire non identifié.

Ô combien exécuter des ovnis le ravirait ! Ces extrémistes, buveurs de sang, détenaient encore Gabrielle, sa nièce et fille d’Anaël ; et ils avaient détruit la vie de Victorien, le petit-fils de cette dernière.

Après un soupir agacé, Basile prit le chemin du retour vers l’hôtel Royal Crescent. Il ne désirait pas éveiller plus la curiosité des touristes sur sa piètre allure, et son insomnie devait aussi céder face à son programme de vacances.

Demain, une longue journée culturelle m’attend à Stonehenge.

Quand il atteignit la célèbre rue en forme de croissant, les façades symétriques des maisons avec ses colonnes ioniques de l’époque géorgienne ne le captivèrent pas.

Ses pensées restaient bloquées sur ses ennemis.

Pourquoi garde-t-il Gabrielle prisonnière ? Elle ne leur est plus utile depuis le décès de Victorien.

Elliot et Salim, membres de la police des vampires, se cassaient les dents à résoudre l’affaire, alors que leurs compétences étaient reconnues. N’avaient-ils pas conjuré le pire sur le yacht pendant la compétition de musique classique ? Ne l’avaient-ils pas sauvé des griffes du chef d’ovnis, Théodore Laudriac, le faux gamin que Dorémielle et Litsiane surnommaient Cupidon ?

À moins que ces monstres l’aient éliminée.

Son visage se froissa. L’idée se répandait de plus en plus dans la communauté des vampires transmutés. Il ne la rapportait pas à Anaël, tant pour ne pas augmenter sa peine, tant parce qu’il la refusait.

Qu’on m’apporte son cadavre !

Hélas, Elliot lui interdisait de se mêler aux recherches. Trop dangereux. D’un autre côté, la tournée des sœurs reprendrait à l’automne. Il ne pouvait pas abandonner son rôle d’intermédiaire entre Lasymphonie et les différents responsables.

Basile repoussa ses réflexions à la vue du Royal Crescent qui se dressait face à lui, au milieu de la rue en croissant. Son pas alerte le fit traverser sans l’obliger à prêter attention à la conduite à gauche, en habitué de cette règle. Il salua le personnel de l’hôtel, grimpa les escaliers tel un cabri, ouvrit la porte de sa suite, alluma le lustre.

Et s’immobilisa, bouche bée.

Une visiteuse patientait dans un des fauteuils devant la cheminée. Sa longue robe verte resserrée sous la poitrine aurait convenu à l’époque faste de Bath, moins les deux femmes debout de chaque côté du siège en pantalon de toile marine et chemise blanche. Ces gardiennes le fixaient, impassibles, bras croisés.

Un éclat de lumière capta son regard : il provenait du verre en cristal que l’inconnue tenait entre ses doigts fins. Le contenu ressemblait à s’y méprendre à un vin rouge de qualité. Son odeur ferreuse, elle, clamait une autre vérité.

— Soyez mon hôte, M. Basile Larose, il me tardait de vous rencontrer.

Cover de Pravisam T1 La Symphonie endiablée

Quant au premier tome La symphonie endiablée, il poursuit sa vie tranquillou. J’ai rapporté deux services presses (avec une belle note) sur le blog :

    • Maritza Jaillet, autrice hybride, chroniqueuse et directrice éditoriale chez Le labyrinthe de Théia
    • Shana, lectrice, chroniqueuse

D’autres retours sont disponibles sur Babelio, Booknode et Amazone. Et j’attends encore des chroniques.

En tant que lecteur ou lectrice, si vous souhaitez favoriser l’auteur/l’autrice et sa Maison d’Édition (quand il y en a une), n’hésitez pas à acheter directement sur le site de ces derniers. Ce qui n’est pas versé à des diffuseurs ou des plateformes leur reviendront.

Côté salons

Deux mauvaises nouvelles. L’Ouest Hurlant a refusé Humbird and Curlew, considérée trop généraliste, car le salon donne la priorité aux Maison d’Éditions 100 % imaginaire. Quant aux Mystériales, l’organisation aperdu notre demande d’inscription. Toutefois, comme j’habite dans cette région, j’irai me promener à ces deux salons pour dire bonjour à plusieurs auteurs et autrices que je connais au travers du forum Cocyclics dédié à la bêta-lecture de l’imaginaire. Nous avons même prévu un repas tous ensemble.

Nous recherchons d’autres salons activement. La page Agenda de mon site sera mise à jour en tant voulu et je vous informerai au travers de mes posts sur Instagram.

Côté écriture

Cette fois, le bilan redevient positif. Les corrections et la réécriture de La Renaissance des Perles (T3 de ma saga Aurora) avancent comme je le souhaite. Elles seront donc terminées pour la fin de l’année. Si cette saga se classe en science-fiction, les sous-genres planet-opera et science-fantasy permettent d’apporter une large part de fantasy avec les pouvoirs psychiques et un mode de vie basé dessus.

En parallèle, j’ai fini le premier jet de la première partie du tome 4 (le dernier) Le tribut de la Confédération. 90 k mots sont couchés sur papier, au lieu des 60 k prévus. Un épais tome s’annonce, plus gros que les précédents. Ce n’est pas une surprise pour moi, car j’essaye de condenser deux tomes planifiés à l’origine sur un seul, afin de resserrer l’intrigue.

Comme la saga est devenue un travail de fond, sans retard, j’écrirai la seconde partie du tome en 2024. Je tenais à me libérer du temps pour une histoire qui me démange la plume, et dans mes objectifs de cette année. Dans le genre steampunk, surnommé la science-fiction des boulons et des engrenages (wild wild west…). Le récit se déroule dans une ville imaginaire, et non à Londres ou Paris à l’époque victorienne (les arènes habituelles de ce genre). La fratrie Perrine, Melvina et Arthus compose mes personnages principaux, ils auront fort à faire pour retrouver l’honneur perdu de leur famille et leur place dans la bonne société…

Côté lecture

Même si l’écriture reste ma priorité, je me réserve des moments de lecture dans tous les genres. Je ne m’accroche pas à l’imaginaire, d’autres comme le policier, le thriller et aussi la romance nourrissent la créativité. De temps en temps, je décide d’en rédiger une chronique et d’interviewer l’auteur/autrice. C’est ainsi que vous avez eu droit à la chronique et l’interview pour :

Je préfère ne pas vous donner les chroniques et interviews pour le prochain trimestre, car cette activité se fait suivant mon intérêt du moment, et mon temps disponible. Mon objectif pour l’année tournera autour de 8 à 10 chroniques et interviews.

Côté blog et réseaux sociaux

Étant donné le foisonnement de billets, posts, articles sur l’écriture et à destination des auteurs, autrices, j’ai fait le choix de m’adresser aux lecteurs et lectrices. Vous me direz : des chroniqueuses, il y en a en pagaille. Je vous l’accorde. Mais j’ai noté que celles-ci ciblaient les auteurs implantés. J’ai pris le parti de mettre des chroniques sur des livres parus dans des petites Maisons d’Édition, ou publiés par des autoédités, avec l’interview de l’auteur/autrice. Vous avez une première liste dans la section précédente.

Comme j’ai fait plusieurs erreurs sur les sous-genres de mes histoires, j’ai voulu approfondir le sujet et le partager. De manière ludique. Je me suis donc amusée à créer un premier post animé (merci Canva, version gratuite) sur la science-fantasy. Il a mieux fonctionné que je ne l’espérais et j’ai décidé de poursuivre cette activité. Les articles sur mon blog entrent plus en détail. Et pour contredire le célèbre proverbe de Montaigne « Les cordonniers sont les plus mal chaussés », j’ai établi les fiches suivantes :

Elles contiennent ce qu’est le sous-genre, ce qu’il n’est pas, ses caractéristiques (ce qui permet de le reconnaître plus facilement) et quelques exemples de livres.

Je poursuivrai à un rythme aléatoire ces publications.

Ces articles sur les genres littéraires n’ont pas pour but à ranger les récits dans des cases, mais à devenir un outil. Un lecteur ou une lectrice pourra découvrir de nouveaux univers dans l’imaginaire. Un auteur ou une autrice pourra mieux vendre son roman auprès de son public ou d’une Maison d’Édition. Personnellement, j’écris d’abord une histoire (en connaissant juste son genre principal : science-fiction, fantasy ou fantastique). Et ensuite, parce que j’ai une fâcheuse manie de mélanger les sous-genres, parce que je me contrefiche des cases, je regarde quels sous-genres correspondent.

Conclusion

Avec la rédaction de ce bilan, je réalise combien il a été chargé, et celui du trimestre à venir sera dans la même veine. Je conseille cet exercice, au rythme que vous préférez. Il est très utiles pour continuer sur la bonne route et ne pas se perdre dans les méandres de ruelles qui aboutissent souvent à des impasses.

Je me concentrerai donc sur l’écriture de mon nouveau roman en steampunk, ainsi que sur les corrections éditoriales de La symphonie achevée (Pravisam, tome 2)… tout en poursuivant la réécriture du tome 3 de ma saga, La renaissance des perles. Les chroniques, interviews et fiches sur les genres demeurent des plus.

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