Perosia Astelle

Bilan automne 2023

Coin autrice

En ce mois d’octobre, c’est au tour des feuilles de se faire entendre. Elles brunissent, elles craquellent, elles volent au gré de la brise ou de la bise, avant de tapisser pelouses et jardins. Un joli décor pour le bilan automne 2023. Encore un trimestre intensif. J’ai quand même profité de juillet pour retourner à Cologne en Allemagne. Visites familiales et amicales au programme dans la douceur estivale, de quoi se requinquer pour la rentrée.

Côté publication

Le tome 2 de Pravisam (urban-fantsy, duologie), La symphonie achevée,  est enfin publié aux éditions Humbird and Curlew !

La page de ce second et dernier tome sur mon site est donc disponible. Vous pouvez y lire les premiers chapitres… du moins pour les lecteurs et lectrices de La symphonie endiablée. Sinon, vous risquez de très gros spoilers.

Cette publication une étape importante, car elle met un point final au projet, démarré à l’automne 2020. Elle permet aussi de se dire : j’y suis arrivée. Écrire demande tant de temps et d’énergie, dans cet exercice solitaire, que conclure libère l’esprit. Il pourra se concentrer sur de nouvelles histoires.

Quant à ma maison d’édition (ME), avec tous les retours des auteurs et autrices sur leur maison d’édition – hélas, souvent négatifs -, je ne peux que me réjouir d’être chez H & C. Il y a un vrai respect des auteurs, une collaboration à chaque phase de la publication, une rémunération correcte, un planning tenu.

Bien entendu, c’est une toute petite ME. Les auteurs et les autrices doivent mettre la main à la pâte pour tout ce qui est communication et promotion. Cela demande beaucoup de travail, qui empiète sur le temps d’écriture, malheureusement.

N’hésitez jamais à donner vos avis, surtout quand ils sont positifs, sur les sites de vente comme Amazon ou les sites de livres (Babelio, Booknode,…).  Non seulement, vous ensoleillez notre journée, mais vous apportez de la visibilité à nos œuvres.

J’ai ainsi reçu un très joli retour (via la fiche contact de mon site) d’une lectrice qui avait acheté La symphonie endiablée sur le salon Étrange Grande. Je l’ai partagé sur Instagram.

Retour lectrice sur La symphonie endiablée

Côté salons

Mes premiers salons ont démarré en septembre avec le festival Étrange Grande et Les Aventuriales, l’occasion aussi de rencontrer les membres de H & C. L’occasion d’apprendre à expliquer en live ses romans de manière claire et concise ! Ce n’est pas un exercice simple, tant s’en faut. Mais j’ai adoré discuter avec les visiteurs du salon, échanger sur leurs goûts ou sur les livres quel qu’ils soient. Je continuerai donc volontiers les années suivantes.

J’avais annoncé la sélection de La symphonie endiablée pour le prix du premier roman Etrange Grande. Il ne fut pas choisi parmi les cinq candidats. Cela demeure une belle réussite pour un roman publié dans une petite ME à côté des quatre grandes ou moyennes en lice. Une preuve que de bonnes histoires existent partout, à vous de farfouiller et de faire votre propre opinion.

D’ici la fin de l’année, il me reste deux salons (sans ma ME) :

  • Festival Scorfel, le 21 et 22 octobre à Lannion (22)
  • Lire et Partager, le 18 novembre à Lognes (77)

Avec ce dernier trimestre vient la planification 2024. H&C a pris cette activité à bras le corps, avec l’expérience de Étrange-Grande et les Aventuriales. Mais je n’aurai pas de dates précises encore à vous donner à la fin de l’année, il vous faudra attendre mars 2024. La page agenda de mon site sera mise à jour au fur et à mesure.

Côté écriture

La priorité de toutes mes activités repose sur ma duologie steampunk Pour une poignée de steamglas. J’ai terminé le premier jet du tome 1, Déchéance et engrenages, en août et ai enchaîné avec la réécriture et les corrections. Mes avancées ? Il ne me reste plus que 50 % de l’histoire à boucler avant de l’envoyer en bêta-lecture.

Dans le bilan été 2023, je vous avais mis le pitch de ce tome 1. En voici, le prologue. N’hésitez pas à me donner votre ressenti en commentaire.

Une ultime touche avec son pinceau, un claquement de la langue, et Imany essuya la sueur qui lui perlait au son front. Son aquarelle Cerisier du Japon au soleil couchant se terminait enfin. La chaleur l’avait incommodée plusieurs soirées tandis que, debout sur la terrasse du manoir, elle capturait les vibrations du rose pâle des fleurs au rouge sanguin de l’astre.

Pourtant, le printemps déployait à peine ses beaux jours. Comment s’en sortirait-elle quand les rayons de l’été frapperaient son chapeau en paille ?

Imany secoua les épaules, autant pour chasser la question que pour détendre ses muscles endoloris, et s’attaqua au nettoyage de ses ustensiles dans un bocal empli d’eau savonneuse. Alors qu’elle se lavait les doigts, un murmure la fit se retourner vers la véranda, dont les montants en laiton se paraient d’or sous le soleil.

— On dirait qu’une brise joue avec les fleurs !

Louise, la gouvernante au chignon blond strict, se tenait à une distance respectable du tableau, comme Imany le lui avait appris. Elle plissait même un peu les paupières. Un changement radical d’attitude par rapport aux premières fois, où la jeune femme affichait une moue dubitative sur ces œuvres « inachevées ».

— Les ondes à la surface du bassin accentuent l’effet, lui confia Imany.

— J’aime beaucoup le reflet du cerisier. Madame Morisot a raison de vous encourager à peindre, vous avez du talent. Vous devriez vendre vos toiles, au lieu de les donner en cadeau.

Imany éclata de rire.

— Vous me flattez, Louise, mais je n’arrive pas à la cheville d’Adélaïde, qui saisirait les nuances de la lumière en une ou deux séances. Et mes pairs jugeraient d’un mauvais œil une telle activité chez une comtesse.

— Monsieur Galien se fiche du qu’en-dira-t-on, lui !

— Justement, un seul membre de la famille suffit, inutile d’en rajouter. Je peins pour le plaisir, j’offre pour le plaisir ; et je compense les excentricités de mon adorable mari-explorateur-chercheur par le plus grand respect des règles.

Sauf au manoir, lui signifia le regard de Louise sur son buste. Elle portait, sous un tablier gris informe, une jupe longue, un chemisier et… aucun corset, que la bienséance exigeait. Néanmoins, la gouvernante tint sa langue ou presque :

— Je vous ai apporté de la citronnade, ainsi qu’un courrier de Monsieur. Asseyez-vous dans la véranda pour le lire tranquillement. Ensuite, un bain et un massage vous revigoreront, j’ai donné les ordres aux domestiques. Vous avez des taches de peinture partout.

Louise, qui admirait ses cheveux frisés et la couleur brune de sa peau, mettait un point d’honneur à leur « bonne santé », jusqu’à sermonner sa femme de chambre.  

Pas très souvent, alors je ne vais pas m’en plaindre.

— Merci, Louise, vous devancez mes désirs. Où sont les enfants ?

— Dans la salle de jeux, partis à la recherche de trésors, sur les traces de leur père.

— Ce n’est peut-être pas la meilleure voie pour leur avenir dans la noblesse, soupira-t-elle.

— Accordons-leur le temps de l’enfance.

Sur cette sage parole, la gouvernante l’invita à se désaltérer. Pendant qu’elle rangeait le matériel de peinture, Imany attrapa la carafe de cristal, posée sur une table à l’ombre, et remplit le verre à côté. Elle le vida d’un trait avant de s’en verser un second. Si la citronnade au goût prononcé la fit frissonner de la tête au pied, elle ne la rafraîchit pas.

« Des glaçons dans le bain, Louise », fut-elle tentée de demander.

La jeune femme hausserait un sourcil réprobateur sur ce traitement peu digne d’une comtesse. Plutôt que de la taquiner, Imany entra dans la véranda avec la lettre de Galien, qu’accompagnait un coupe-papier, puis rejoignit la salle de jeux aux tentures orangées. À l’une des extrémités, ses trois enfants étaient perchés sur des chaises, formant un vague bateau. Une domestique surveillait la scène, prête à agir en cas d’accident.

— Terre, terre ! cria Perrine. À nous les découvertes de plantes et minerais extraordinaires qui amèneront la gloire à notre famille !

Sa benjamine ressemblait plus à une pirate avec le foulard carmin sur ses cheveux auburn, son pantalon et sa veste rapiécés, qu’à un explorateur ; mais les goggles autour du cou sauvaient le déguisement. Son visage aux rondeurs enfantines se froissait sous la concentration : elle observait un tas de couvertures dans le coin de la salle avec une longue-vue.

— Vérifie la carbomobile, Art. Elle ne devra pas nous lâcher en pleine savane.

— C’est déjà fait ! Aucun boulon ou engrenage n’a de secrets pour moi.

Arthus, le cadet de la fratrie, avait maculé sa peau blanche d’un peu de suie, trouvée on ne sait comment, et brandissait une sphère en cuivre à plusieurs roues crantées. Son couteau suisse.

— Perry, à toi la sécurité. Art, la conduite. Moi, j’établirai les cartes pour notre retour, intervint à son tour Melinah. J’ai emporté encrier, plume et papier.

Son aînée, un sosie d’elle-même en plus jeune, avait ajusté une fausse paire de lunettes sur son nez et rassemblé ses multiples tresses en un chignon. Un porte-carte tubulaire pendait en bandoulière par-dessus sa robe.

— Et la nourriture, les repas, les médicaments, les habits ? Vous croyez qu’ils tomberont du ciel ?

Louise venait de se glisser dans la pièce, les poings sur les hanches, dans une attitude qui ne déstabilisa pas la fratrie. Perrine leva sa main vers le plafond et assena :

— Art, Mella, l’ennemi nous attaque, défendons-nous !

Les trois enfants sautèrent de leur « bateau » et les chaises se renversèrent. Elles percutèrent le sol carrelé avec une telle force que la servante poussa un cri de frayeur… vite remplacé par les faux de Louise. La fratrie poursuivait la gouvernante dans la salle de jeux.

Imany, amusée et rassurée, en profita pour ouvrir le courrier de son mari ; le premier qu’elle recevait depuis son départ, huit semaines auparavant, pour les Indes. Elle ne s’en inquiétait pas outre mesure. Les inventions les plus extravagantes emportaient Galien, loin du sablier du temps, et les télégrammes de l’équipe apportaient des nouvelles rassurantes.

                                                                       Nébelisse, le 15 mai 1892

Ma chère Imany,

Mes voyages, mes explorations, mes recherches m’empêchent souvent de coucher les paroles sur le papier. Aujourd’hui, encore plus. Car si j’ai tardé à t’écrire, la raison se trouve ailleurs. J’aurais dû te parler depuis des mois, te l’annoncer face à face, te ménager au mieux. Et me voilà, en lâche, à te brutaliser avec une encre noire comme mon âme. J’ai recommencé cette trop brève missive maintes fois pour en atténuer la violence, mais je sais qu’aucune de mes tentatives n’y réussira.

Alors, le front pâle, les yeux baissés, je te fais ce terrible aveu : j’aime une autre femme. Elle n’est pas aussi belle que toi, pas aussi admirable que toi, pas aussi noble que toi ; pourtant, je ne peux vivre sans elle.

Par respect pour vous, nous nous envolons vers des cieux inconnus. Choisir entre cette nouvelle vie et ma famille me déchire, la douleur de ma trahison m’accompagnera éternellement. Ma seule consolation demeure mon frère, lequel t’apportera le soutien que tu mérites.

Même si je ne le mérite pas, je termine cette lettre avec l’espoir insensé de votre pardon à tous les quatre.

Galien

Un froid glacial enveloppa Imany. Ses doigts tremblaient, tant que le coupe-papier lui échappa et qu’elle dût serrer le papier vélin. Avait-elle lu ces phrases qui assassinaient leur amour ? Ses yeux tentaient de retrouver les mots atroces. Sans succès. Ils fuyaient son regard, ils virevoltaient dans sa tête, ils brûlaient au fer rouge son cœur.

Brûlaient, brûlaient…

Imany hurla sa souffrance, mais aucun son ne franchit ses lèvres. Ses genoux cédèrent. À l’instant où le manteau des ténèbres la terrassait, un dernier cri lui écorcha les oreilles :

— MAMAN !

Le seul point qui me turlupine dans la réécriture demeure le dernier chapitre qui ne me convient pas : tout va trop vite, comme si je souhaitais me débarrasser l’histoire. J’ai une trame de ce que je devrais changer, mais je ne serai certaine que quand… j’aurai réécrit !

Si tout se déroule comme prévu, ce T1 partira en bêta-lecture courant décembre, et je démarrerai le premier jet du T2. Mon but est de l’avoir terminé, ou avoir bien avancé, au moment où je soumettrai le premier tome aux maisons d’édition. La mienne est déjà d’accord, mais j’aimerais ouvrir à d’autres horizons.

Par exemple, je participe au concours Rageot 2023. La ME sélectionne 20 histoires sur la base d’un synopsis détaillé et du premier chapitre, avec d’autres ME. Il n’y a aucune garantie de publication derrière. L’intérêt ? Recevoir des conseils professionnels pour progresser et l’occasion de découvrir des maisons d’édition. Le résultat tombera en novembre sur les réseaux sociaux, et je vous l’indiquerai dans le bilan de l’hiver.

Côté blog et réseaux sociaux

Un été tranquille, peu de RS pendant juillet et août. Puis est venu le temps de communiquer sur la couverture de La symphonie achevée, son résumé, ses thèmes, sa planche d’ambiance sur Instagram. Je tente aussi une nouvelle expérience : la demande de service presse. Il s’agit de trouver des chroniqueurs/chroniqueuses bien installés sur les réseaux sociaux qui accepteront de lire ma duologie et de donner un avis sur leur fil, Babelio, etc. Rien ne garantit que le SP sera positif pour le roman. Les chroniqueurs et chroniqueuses sont et doivent rester libres de leur jugement, je n’ai pas à défendre à tout prix mon histoire en cas d’avis négatif.

J’en ai posté dans mon blog pour La symphonie endiablée (Tata Nexua, La_cath_a_stropes, Shana). Le résultat de cette demande viendra avec le bilan de fin d’année.

Conclusion

J’ai peu profité des vacances d’été. Le trimestre fut riche en évènements avec la publication du dernier opus de Pravisam, les salons et l’écriture de mon projet steampunk. Avec de jolies surprises, comme la sélection de La symphonie endiablée pour le prix premier roman Étrange Grande. Je continue sur ce rythme avec des objectifs précis. Nous verrons début janvier si je les ai tenus jusqu’au bout.

Stay tuned, amis et amies !

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